Mission de reconnaissance archéologique

Baie-Comeau, le 12 septembre 2019 – La Société historique de la Côte-Nord a mandaté deux archéologues durant la longue fin de semaine de la Fête du Travail pour documenter l’épave du Mélicite, une barque à trois mâts ayant fait naufrage à Baie-Trinité le 17 mai 1883 en raison d’une brume importante.

Cette équipe de terrain formée des archéologues Érik Phaneuf de la firme AECOM et Mathieu Mercier-Gingras de l’Institut de recherche en histoire maritime et archéologie subaquatique (IRHMAS) de Montréal a étudié pendant deux jours les vestiges de l’épave du Mélicite, qui refait surface à peu près à tous les dix ans en raison de très fortes marées. Cette année, une grande partie de la coque a été déterrée à la suite d’une tempête hivernale survenue vers le mois d’avril.

Ainsi, les archéologues ont réalisé des relevés sur les particularités architecturales du navire en plus de prendre 700 photos de l’ensemble des vestiges, en particulier, du bordé qui forme maintenant un plancher à l’intérieur de l’épave. Le but recherché consiste à documenter ces vestiges pour notamment mettre à jour la fiche descriptive du Mélicite dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec et produire un modèle numérique en 3D de la structure visible.

Une dizaine d’échantillons de bois ont également été prélevés sur différentes parties de l’épave afin de déterminer le type d’essences utilisées lors de la construction de cette barque canadienne. En effet, Le Mélicite a été construit en 1854 au Nouveau-Brunswick. Les échantillons seront analysés par le Groupe de recherche en dendrochronologie historique. Les résultats seront disponibles dans un rapport à venir. À l’origine, le navire mesurait 57,6 mètres de longueur, 11,5 mètres de largeur et 6,7 mètres de hauteur. Quelque 54 mètres des 57 d’origine sont visibles sur la plage, entre la Pointe à Poulin et la décharge de la rivière Trinité, où git l’épave depuis qu’elle été abandonnée à la suite de plusieurs tentatives infructueuses de renflouage peu après son naufrage.

On se souviendra que ce bateau commandé par le capitaine Jansen était parti de Belfast en Irlande à destination de Québec le 23 avril 1883. La barque était vide et seulement lestée par des pierres de ballast. Les vestiges visibles mis à jour jusqu’à maintenant consistent en un pan de la coque constituée de membrures et de son bordé portant des traces d’un recouvrement en bois sacrificiel. Il s’agissait d’une méthode pour protéger la coque des navires en bois des dommages causés par les vers marins. Ce voilier a fait l’objet de plusieurs missions de reconnaissance pour le documenter depuis 1976.

Lors de leur séjour d’études, les deux archéologues ont reçu l’aide du plongeur Gilles Dion et de l’archéologue Melissa Labonté-Leclerc. Plusieurs citoyens de Baie-Trinité ainsi que des touristes ont également suivi de près les relevés effectués les 31 août et
1er septembre. Ce projet de la Société historique de la Côte-Nord est rendu possible grâce à une aide financière du Ministère de la Culture et des Communications puisée dans le Fonds du patrimoine culturel québécois ainsi que du soutien de Tourisme Côte-Nord, de la Municipalité de Baie-Trinité et du Groupe de préservation des vestiges subaquatiques de Manicouagan.

Comme on le sait, ce site est un lieu de rencontres et d’intérêt régional. Il attise la curiosité. Malheureusement, l’épave présente des cicatrices anciennes de pillage à la hache et à la scie mécanique. La Société historique demande aux résidents et aux villégiateurs de protéger ce vestige patrimonial qui marque notre histoire de façon évidente sur la plage de Pointe à Poulin. Cette épave est protégée par la Loi sur le patrimoine culturel. Il nous appartient donc à tous d’empêcher les gens de retirer des artefacts ou des pièces sur ce qui reste de ce navire du XIXe siècle. Par ailleurs, si vous avez des photographies anciennes ou récentes du site et de l’épave, la Société historique vous invite à les lui faire parvenir par courriel ( shcn@globetrotter.net ) pour enrichir la documentation sur Le Mélicite afin que tous puissent bénéficier de ces précieux renseignements.

– 30 –

Source : Raphaël Hovington (418 296-8228)

Entrevues : Érik Phaneuf au 1 873 387-0337
                   Mathieu Mercier-Gingras ou Vincent Delmas au 514 658-1366

Un commentaire sur « L’épave du Mélicite scrutée à la loupe »

  1. Bonjour,

    À mes yeux, la plage de Baie Trinité est la plus belle au monde.
    J’y suis allée et je n’ai qu’un désir, y retourner pour mon anniversaire, en septembre.
    J’ai vu l’épave du Melicite, très impressionnant.
    Merci pour cette belle documentation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *