Revue d’histoire de juin 2017
Baie-Comeau, le 20 juin 2017 – L’histoire de la Côte-Nord n’est pas seulement riche, mais aussi inspirante, comme la population pourra le découvrir dans le numéro de juin 2017 de la Revue d’histoire de la Côte-Nord. Celle-ci a été lancée aujourd’hui à Baie-Comeau par la Société historique de la Côte-Nord et le sera demain à Sept-Îles par la Société historique du Golfe.
La Revue d’histoire est le fruit d’une collaboration étroite entre les deux sociétés d’histoire et de la participation d’une vingtaine d’auteurs et recherchistes. Le numéro de juin 2017 propose un ensemble de 21 textes. Plusieurs portent sur des événements commémoratifs comme la célèbre course de cométiques Jos-Hébert et la reconstruction du Vieux-Poste de Sept-Îles en 1967, à l’occasion du centenaire du Canada.
L’anthropologue Steve Dubreuil retrace l’histoire de ces deux événements datant maintenant de 50 ans. La course Jos-Hébert a été organisée pour honorer la mémoire de ce postillon qui utilisait un traîneau à chiens pour livrer le courrier dans les hameaux éparpillés sur le littoral du Saint-Laurent. Neuf courageux participants partis de Forteau Bay, au Labrador, le 3 mars 1967, firent une entrée triomphale 22 jours plus tard au Palais des Sports de Sept-Îles. La reconstruction du Vieux-Poste résulte d’une découverte inattendue, celle de sépultures près du « Coteau vert » où l’on s’apprêtait à aménager un dépotoir. Les archéologues se mirent au travail. Le site fut reconstitué selon les plans tracés par Edward Harrison en 1786.
À Baie-Comeau, l’Aluminerie Alcoa célébrera le soixantième anniversaire de la coulée de son premier lingot le 23 décembre. Luc Bourassa raconte l’histoire de ce géant de l’économie qui a employé 11 000 personnes depuis son ouverture en 1957. Il trace également un portrait de Lord Charles Portal, sous le règne duquel fut érigée la fonderie d’aluminium de Baie-Comeau alors qu’il était président de la British Aluminium Company. Peu connu du public baie-comois, Lord Portal est un personnage d’une stature comparable à celle du Colonel McCormick. L’ouverture de l’aluminerie donna naissance au quartier St-Georges, que Carl Deschênes décrit avec passion, lui qui vit une histoire de famille s’étalant sur trois générations avec cette entreprise.
Quelques célébrités
Si la Revue d’histoire s’attarde à de grands événements, elle s’intéresse aussi à certaines célébrités comme le poète Roland Jomphe ou la sénatrice Thérèse Forget Casgrain qui a déjà courtisé les électeurs de Charlevoix-Saguenay. Né en 1917, Roland Jomphe aurait eu 100 ans cette année, se plaît à rappeler Guy Côté, qui tente de saisir la portée de l’œuvre de celui que le Québec a découvert grâce à un recueil intitulé « De l’eau salée dans les veines », en partageant quelques-uns de ses textes inédits.
De son côté, Claire Du Sablon rappelle avec force détails l’épuisant voyage que Thérèse Forget Casgrain entreprit sur la Côte-Nord en novembre 1942 pour tenter de se faire élire députée dans cette circonscription laissée vacante à la suite de la nomination de son époux comme juge. Elle fit campagne comme libérale indépendante. En compagnie de son fils, elle se rendit jusqu’à Mutton Bay. Elle voyagea par mer et sur la route. Elle s’arrêta même à Baie-Comeau où elle fut accueillie par le maire Arthur Sewell, avant d’aller à la rencontre de bûcherons à Ruisseau vert.
Qui n’a pas entendu parler du Banc des Blancs? Laurent Jomphe et Bernard Landry s’intéressent au village disparu de St-Élisée de Bersimis, une exploitation forestière prospère jusque vers 1894. Ils nous font découvrir quelques personnalités ayant vécu en ces lieux, où les missionnaires tentaient de protéger les Montagnais des influences des Blancs. Ils s’attardent à David Miller, un postillon qui dormait à la belle étoile, à Norbert Lebel que le hasard de la colonisation amena à Pointe-Lebel où il laissa son nom pour la postérité, de même qu’à Alphonsine Lepage, native du Banc des Blancs, qui épousa Georges Fafard, le célèbre gardien du phare de Pointe-des-Monts.
Plusieurs sujets ne manqueront pas non plus d’attirer l’attention des lecteurs comme l’incendie du Manoir Comeau survenu le 19 décembre 1965, un texte signé par l’ex-journaliste Raphaël Hovington, La Yolande, la goélette du Colonel McCormick par Pierre-Philippe Landry, les découvertes archéologiques révélant la présence d’une résidence cossue au tournant du 19e et du 20e siècle à Moisie par François Guindon, ou la Tournée des clochers de 2016 de l’Orchestre à Cordes de Baie-Comeau en Basse Côte-Nord par Marie-Josée Biron et Martin Caron.
Des sujets variés
L’exposition Phips : Vestiges de tempêtes donne aussi lieu à une série de textes pour expliquer le travail des restaurateurs sous la plume de Nancy Chouinard ainsi que le contexte historique de la guerre de Neuf Ans par Michel Gagnon. De son côté, le chercheur Pierre Rouxel continue de documenter l’aventure religieuse missionnaire sur la Côte-Nord. Cette fois, il s’intéresse à la présence des missionnaires Jésuites à Tadoussac qui obtinrent le monopole de l’action évangélisatrice à partir de 1632. Pour décrire l’action missionnaire, il s’inspire d’une étude d’Alain Beaulieu, intitulée Convertir les fils de Caïn, publiée en 1994 chez Nuit blanche.
La Revue d’histoire contient aussi la suite d’une enquête amorcée l’an dernier sur les cimetières de Baie-Comeau. Catherine Pellerin et Luc Roy recensent les divers lieux d’inhumation jusqu’à la création de la Corporation du cimetière St-Joseph de Manicouagan, où nos défunts entreprirent la dernière étape de leur grand voyage à partir de 1961, alors que les restes de centaines de personnes y furent transférés.
Près de Blanc Sablon, un fâcheux incident est survenu en 1878 sur l’Île Greenly, où Honoré Lavoie se blessa à un bras par temps brumeux en effectuant une fausse manœuvre avec un canon miniature. Comme il était seul, il se pansa tant bien que mal, allant même jusqu’à faire baigner son bras dans l’eau salée. Rien n’y fit et il se résolu à l’amputation qu’il effectua lui-même à l’aide d’une égoïne, rappelle Antonio Cormier, en décrivant le courage de ce signaleur de phare, rescapé par le Napoléon III.
Fidèle à ses traditions, la Revue d’histoire publie un texte sur les Montagnais de la Côte-Nord, un texte d’Adelaide Leitch, paru en anglais, en 1950. Les chroniques littéraire et photographique de Guy Côté continuent de témoigner de l’intérêt que soulève l’histoire de la Côte-Nord et de la faire connaître à travers des images souvent inédites. Cette fois, le chroniqueur évoque en images le génie créateur déployé par les Nord-Côtiers pour apprivoiser l’hiver et s’en faire une alliée. Comme le chante si bien Gilles Vigneault : « Mon pays, ce n’est pas un pays, mais l’hiver » ! À vous de le découvrir dans ce numéro de 100 pages, fort bien illustré.
Sondage et conférences d’auteurs
La Société historique de la Côte-Nord et la Société historique du Golfe invitent leurs lecteurs à compléter un sondage pour mieux connaître leurs attentes. Le questionnaire sera disponible en ligne et sur papier. Enfin, en 2017, des conférences d’auteurs sont prévues à Baie-Comeau pour partager la richesse des découvertes historiques effectuées par les collaborateurs, chercheurs et recherchistes de la Revue d’histoire.
bonjour nous avons trouvés des lingot d’acier sur la cote enfoui dans le sable sur le bord d’une rivière, j’aimerais savoir si vous avez de l’information en rapport avec les fonderies