Bernard Landry réalise le rêve de sa vie

Baie-Comeau, le 18 avril 2023 – Quarante ans après avoir initié le Journal de bord de Natashquan, Bernard Landry réalise le rêve de sa vie en procédant au lancement d’un volume de plus de 1 000 pages renfermant les récits de vie de plus de 217 personnes pour la plupart de son village natal, mais aussi de la Minganie, de Sept-Îles, Port-Cartier, Baie-Comeau, Chute-aux-Outardes et d’ailleurs au Québec.

Laissez-nous vous raconter réunit les six volumes du Journal de bord de Natashquan dans une édition spéciale tirée à 300 exemplaires pour faire œuvre de mémoire. Cet ouvrage né d’une idée géniale permettra de connaître l’histoire de plusieurs grandes familles de la Côte-Nord telles les Landry, les Vigneault, les Cormier, les Jomphe et les Lapier

re pour ne nommer que celles-ci, Les scripteurs racontent leur vie de tous les jours, leurs sacrifices et leurs accomplissements. Ils le font sur le ton de la confidence, sans fard ni artifices, le plus généreusement du monde, à l’image de leur vie et de celles de leurs parents.

Le Journal de bord est abondamment illustré. Le chercheur émérite Pierre Rouxel en signe la préface. Il écrit : « La vie qu’on nous raconte y est généralement heureuse et le bonheur se moque ici de l’éloignement, de l’isolement et des conditions de vie parfois précaires.

À Natashquan, on sait se rencontrer, on aime veiller, jouer aux cartes, chanter, danser et faire de la musique. Mais on est aussi très religieux : on va à la messe tôt le matin, on fait son chemin de croix… Et on célèbre en chantant du grégorien! ».

L’ouvrage est unique et mérite une place exceptionnelle dans toutes les bonnes bibliothèques municipales et familiales. Il comporte une rare exclusivité, soit une version manuscrite d’une des plus grandes chansons phares du Québec : « Les gens de mon pays » de Gilles Vigneault. « Les gens de mon pays, écrit-il, ce sont des gens de parole et gens de causerie », mais pour cette fois-ci, depuis 1980, ils sont aussi gens d’écriture.

Édité par la Société historique de la Côte-Nord, la réalisation de Laissez-nous vous raconter a exigé trois ans de travail de la part de Bernard Landry et de ses proches collaborateurs, en l’occurrence Claire-Andrée Frenette et Laurent Jomphe. L’archiviste Catherine Pellerin a également mis la main à la pâte pour finaliser la maquette avant son impression à l’Imprimerie Gagnon de Baie-Comeau. L’ouvrage est disponible au coût de 50 $, soit le prix coûtant, auprès de l’auteur ou à la Société historique de la Côte-Nord.

Deux lancements sont prévus jusqu’à maintenant. Le premier se découlera le 26 avril, à 15 h, à la Société historique de la Côte-Nord, au 2 Place Lasalle, à Baie-Comeau. Le second aura lieu le 29 avril à l’occasion du lancement de la Revue d’histoire de la Côte-Nord, lors du Salon du livre de la Côte-Nord, entre 15 h 30 et 17 h, à l’aréna Guy-Carbonneau.

Un mot sur l’auteur

Bernard Landry est né en 1953 à Natashquan. Ses parents étaient propriétaires du magasin général. Même s’il souffre d’une double déficience, visuelle et auditive, à la naissance, le jeune garçon, qui se sent surprotégé par ses parents, s’adonnera à plusieurs sports jugeant que cela est bon pour les réflexes et la vision. Il étudie au Havre St-Pierre, puis à Rimouski, en dessin industriel, avant d’abandonner la règle à dessiner pour se consacrer à la comptabilité familiale.

En 1978, il se découvre une passion pour l’histoire et le patrimoine. Il débute par la généalogie de sa propre famille. En 1980, il lance le Journal de bord de Natashquan. Il épouse Anne Lapierre en 1986. Le couple s’installe à Baie-Comeau quatre ans plus tard, où Bernard travaille dans un bureau d’assurances. Entre 1983 et 1986, année où il est victime d’un accident, Bernard participe à quatre reprises au Marathon international de Montréal. À cette époque, il pratiquait la marche, le canot et la natation. Encore aujourd’hui, même s’il se déplace avec une canne blanche, il continue de s’adonner à la marche.

En 1998, Bernard fonde le Centre d’interprétation Le Bord du Cap afin de sauvegarder et de mettre en valeur le patrimoine de Natashquan. Le centre devient une attraction touristique, remportant à deux reprises le Grand Prix de tourisme de l’attraction touristique de Duplessis. En 2006, Bernard Landry remporte le Grand Prix de la personnalité touristique de l’année pour la Côte-Nord.

Depuis plus de 40 ans, Bernard Landry s’intéresse à l’histoire. Avec l’historien Pierre Frenette, il corédige Natashquan, le goût du large à l’occasion du 150e anniversaire de son village natal. Cinq ans plus tard, en 2010, il récidive en collaborant à l’écriture du livre de l’anthropologue Paul Charest ayant pour titre : Marchands, pêcheurs et chasseurs trappeurs acadiens et innus de Natashquan 1855-1950. Cette année-là, il sera intronisé à l’Ordre du Mérite Nord-Côtier. Il recevra également le titre d’ambassadeur de l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec. Cette récompense le touche particulièrement puisqu’elle est liée à sa déficience visuelle.

À Baie-Comeau, Bernard Landry s’est également impliqué au sein de la Société historique de la Côte-Nord, dont il fut administrateur. Il publie régulièrement dans la Revue d’histoire de la Côte-Nord. Il a signé 25 reportages depuis 1985, dont six en collaboration avec d’autres passionnés d’histoire comme lui.

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Source : Raphaël Hovington

Pour entrevue : Bernard Landry au 418 589-4357

Société historique de la Côte-Nord (Catherine Pellerin) : 418 296-8228

Note : Le livre est vendu au prix coûtant. Les frais de postes seront à la charge des acheteurs. La publication de ce livre n’est pas destinée à faire des profits, mais à rendre accessible plusieurs chapitres de l’histoire de la Côte-Nord.

Le pont de la rivière Manicouagan bientôt cinquantenaire

Une structure unique au Québec

Baie-Comeau, le 16 octobre 2018 – Le pont de la rivière Manicouagan a été mis en service le 15 octobre 1969. Dans un peu moins d’un an, presque jour pour jour, il comptera un demi-siècle d’existence au service de la population nord-côtière.

Au Québec, c’est le seul exemple de pont connu à tablier intermédiaire de type Warren à verticale double à hauteur variable, avec cordes caténaires, en acier galvanisé. Il a été conçu par le pionnier des ponts en acier galvanisé en Amérique du Nord, l’ingénieur Émile Laurence, alors à l’emploi de Travaux publics du Québec.

Le pont de la rivière Manicouagan fait partie du patrimoine technologique moderne du Québec. Il a suscité de l’intérêt sur la scène internationale et est intimement lié au développement hydroélectrique de la Manicouagan. En fait, il a été conçu en fonction de la construction de Manic 2 et Manic 5 afin de permettre le passage de véhicules lourds plus hauts que les normes de l’époque.

Même s’il n’a jamais fait l’objet de discussions quant à sa valeur patrimoniale à Baie-Comeau ni dans la MRC de Manicouagan, le ministère des Transports du Québec lui reconnaît une valeur patrimoniale très élevée, ce qui vise à lui conserver son aspect d’origine. C’est la conclusion à laquelle arrive un groupe de chercheurs sous la direction de M. Henri-Paul Thibault, chargé de son évaluation patrimoniale en 2015.

 

Un peu d’histoire

Quelques mois avant de périr dans un accident de voiture à Forestville, le député libéral Rodrigue Thibault annonça la construction du pont le 21 août 1963. Son successeur, le député Pierre-Willie Maltais en dévoile la construction le 26 janvier 1966. Les travaux furent complétés le 10 octobre 1969 et le pont, ouvert à la circulation, cinq jours plus tard, sous un gouvernement de l’Union Nationale dirigé par Jean-Jacques Bertrand.

Les appels d’offres pour les infrastructures furent lancés le 13 juin 1966. Trois jours plus tard, l’offre de Sud Limitée/South Limited de Québec pour la substructure est acceptée au montant de 314 458,48 $. Le contrat est signé le 1er août 1966. Le Laboratoire de Matériaux Inc. de Québec décroche le contrat de contrôle de la qualité du béton le 29 août (10 000 $) et la firme Racey MacCullum et Bluteau, celui pour l’inspection et le contrôle de la superstructure (21 650 $).

Un an plus tard, soit le 7 août 1967, le ministère des Travaux publics lance les appels d’offres pour le système structural. Il demande deux prix, l’un pour une structure en acier galvanisé et l’autre pour une structure en acier standard peinturé. Neuf entreprises se manifestent. La soumission de Standard Structural Steel Limited pour une structure en acier galvanisé est acceptée au montant de 1 022 718 $. Le contrat est signé le 17 décembre 1967 alors que les piliers et les deux culées venaient tout juste d’être terminés deux mois plus tôt, soit le 15 octobre.

Les travaux sont complétés le 10 octobre 1969. Le pont est ouvert à la circulation cinq jours plus tard, en après-midi, vers 16 h. Il ne semble pas y avoir eu de cérémonie d’ouverture officielle; du moins, les journaux n’en font pas état. De l’annonce à l’ouverture de ce pont, le Québec a été dirigé par trois premiers ministres : Jean Lesage (5 juillet 1960 au 16 juin 1966), Daniel Johnson (16 juin 1966 au 26 septembre 1968) et Jean-Jacques Bertrand (2 octobre 1968 au 12 mai 1970).

Deux entreprises de Baie-Comeau ont été mises à contribution lors des travaux de construction du pont de la rivière Manicouagan. La firme Dufour Ready-Mix a fourni la pierre concassée de ¾ de pouces extraite de la Carrière du Boulevard. Le sable provient du Banc Manic 1. Le contrat d’inspection du béton de la dalle (3 000 $) a été octroyé au Laboratoire B-Sol Ltée, alors présidé par Marcel Voyer.

Il est intéressant de souligner que le plan maître de ce pont a été dessiné le 3 novembre 1965 et qu’il a été projeté par l’ingénieur Émile Laurence. Le levé a été réalisé par les ingénieurs Robert Bigaouette et Clément Tremblay. Le dessin est l’œuvre de l’ingénieur Yves Armstrong. Les études ont commencé le 25 septembre 1964. La nouvelle structure était destinée à remplacer deux ponts reliant l’île en amont de l’actuel pont, en face de la centrale du barrage McCormick, soit un pont en bois et un pont en métal, dont les emprises existent toujours.

Le pont de la rivière Manicouagan a bien failli porter le nom du député Pierre-Willie Maltais, comme le voulait une pétition ayant circulé en 1969. Cependant, cette campagne a été abandonnée après l’annulation de l’élection du député libéral le 27 novembre 1969.

Un pont de renommée internationale

 « Le pont de Hauterive s’inscrit parmi les plus grands ponts routiers construits intégralement d’acier galvanisé », soutiennent Rosaire Tremblay et Thérèse Dallaire dans leur ouvrage Ponts du Québec. Selon eux, «Il innove en éliminant les contreventements supérieurs, universellement utilisés dans les ponts de ce genre. Non seulement l’ingénieur soigne l’esthétique de son œuvre, mais il prévient tout dommage qui pourraient causer des chargements d’une hauteur excessive. C’est une autre caractéristique importante pour un pont si éloigné des grands centres ».

Selon eux, le pont de la rivière Manicouagan porte le sceau d’une « conception remarquable » avec ses courbes prononcées et dépouillé de contreventements supérieurs. « À la fois agréable à regarder et surtout fonctionnel, dans sa cachette d’eau et de sable, il attire de nombreux visiteurs », font-ils remarquer. En fait, des ingénieurs de tout le continent nord-américain s’intéressent à cette structure exceptionnelle. Des ingénieurs viennent d’aussi loin que du Japon pour voir ce pont, considéré à juste titre comme faisant partie du patrimoine technologique moderne du Québec.

On estime également qu’à moins de nouvelles données historiques, le pont de la rivière Manicouagan serait une sorte de tournant dans la conception de structures métalliques de ponts au Québec. Du moins, est-ce une des constatations des auteurs de l’évaluation patrimoniale commandée par Transports Québec. Dans les faits, le pont tire son importance historique du fait qu’il a contribué à la réalisation de tout le développement hydroélectrique de la Manicouagan et de la Côte-Nord.

Un mot sur le concepteur Émile Laurence

L’ingénieur Émile Laurence a conçu les plans du premier pont en acier galvanisé en Amérique du Nord, soit le pont Lizotte de Deschailons-sur-Saint-Laurent en 1963, de même que ceux du pont de Notre-Dame de Pontmain en 1965.Il a aussi travaillé à la construction du pont de la rivière Betsiamites en 1955-57. Son chef-d’œuvre est sans doute le pont de la rivière Manicouagan, conçu en 1965. Sa réputation a dépassé le Québec, puisque plusieurs de ses ouvrages ont fait l’objet de publications  et d’étude en Europe et aux États-Unis. Émile Laurence est né le 28 février 1903 à Montréal. Il est décédé le 28 octobre 1982, à l’âge de 79 ans, treize après la mise en service du pont de la rivière Manicouagan.

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 Informations tirées de l’étude Évaluation patrimoniale, Pont P-06910, Pont dit de « Manic 1 », Henri-Paul Thibault, Christophe-Hubert Joncas et Karl Dorais Kinkaid, Transports Québec, janvier 2015.

Source : Société historique de la Côte-Nord

418 296-8228

 

Trouvons un nom au pont de la rivière Manicouagan

La Société historique lance un concours

Baie-Comeau, le 16 octobre 2018 – La Société historique de la Côte-Nord s’en remet à la population de la MRC de Manicouagan pour trouver un nom au pont de la rivière Manicouagan, dont on soulignera le cinquantième anniversaire de la mise en service le 15 octobre 2019.

Le concours « Trouvons un nom au pont de la rivière Manicouagan » s’adresse aux personnes âgées de 12 ans et plus, ayant leur lieu de résidence dans l’une ou l’autre des municipalités comprises entre Ragueneau et Baie-Trinité. Un jury composé de trois personnes aura pour mandat d’examiner les suggestions afin de déterminer celle qui sera soumise à la Commission de toponymie du Québec pour approbation.

La présidente du Comité du nom du pont dit de Manic 1, Mme Marie-Josée Biron, a dévoilé aujourd’hui les critères devant guider le choix du jury. Ainsi, les propositions de nom rappelant une personne vivante ou décédée depuis moins d’un an ne seront pas retenues, de même que celles à connotation péjorative ou grossière et susceptibles de provoquer ou d’alimenter une dissension. Le jury écartera aussi les suggestions de tout nom si celui-ci existe déjà sur le territoire de la MRC de Manicouagan, ou s’il est trop banal et que son existence soit largement répandue.

À titre d’exemple, Mme Biron mentionne que le pont ne pourrait pas s’appeler Pont McCormick car il est situé près d’un barrage qui porte déjà ce nom. De même, le nom ne pourrait servir de réclame à des marques de commerce ou d’entreprises commerciales. Enfin, il doit aussi respecter les règles d’écriture de la Commission de toponymie du Québec et privilégier le français.

Les personnes intéressées doivent faire parvenir leurs suggestions à la Société historique de la Côte-Nord avant le 31 janvier 2019. Le jury fera son choix au mois de février. Il demandera à la Ville de Baie-Comeau d’appuyer le nom retenu afin de le soumettre à la Commission de toponymie du Québec pour approbation. Si le nom est retenu, il sera officialisé vers le 15 octobre 2019.

Les règlements du concours sont diffusés sur le site Internet et la page Facebook de la Société historique. Si plusieurs personnes suggèrent le même nom choisi par le jury, le gagnant sera déterminé par tirage au sort. Cette personne recevra un prix de 500 $ en argent commandité par la MRC de Manicouagan, tandis qu’un prix de participation sera tiré au hasard parmi tous les participants du concours. Il s’agit d’une carte familliale VIP donnant accès à certains services de la Ville de Baie-Comeau comme l’accès au Mont Ti-Basse et commanditée par le Service de la culture et des loisirs.

Le formulaire d’inscription au concours « Trouvons un nom au pont de la rivière Manicouagan » est disponible en ligne au www.shcote-nord.org ainsi qu’au secrétariat de la Société historique de la Côte-Nord, 2, place La Salle, Baie-Comeau. Les participants peuvent soumettre plus d’une suggestion, mais chacune d’elles devra être appuyée par un texte d’un minimum de 250 mots décrivant le nom choisi et les raisons pour lesquelles ce dernier devrait être sélectionné par le jury. Toute proposition peut être soutenue par des lettres d’appui, des photographies ou des découpures de presse.

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Source : Marie-Josée Biron

418 297-2748

Information : Société historique de la Côte-Nord

418 296-8228