L’ornithologue derrière la légende
Une vie entière peut-elle être consacrée à une mission sur terre ? Napoléon-Alexandre Comeau aura pour sa part consacré sa vie à observer quantité d’oiseaux rares, dont plusieurs sont désormais disparus. En 1881, Clinton Hart Merriam, ornithologue en chef des États-Unis, le cite dans le Nuttall Ornithological Bulletin, en consignant que le Garrot d’Islande niche sur la Côte-Nord.
Quarante années d’annotations, de 1863 à 1903, ont permis à Napoléon-Alexandre Comeau de découvrir Ptarmigan, son oiseau fétiche, migre sur la Côte-Nord tous les dix ans. Puis, en 1890, il fournit à la revue scientifique The Auk des preuves que la présence du Traqueux motteux (Oenanthe, oenanthe) est fréquente sur la Côte-Nord au printemps et à l’automne. En 1911, il mentionne dans la revue américaine Wild and Stream un rapport du gardien du phare de Pointe-des-Monts attestant la dernière présence de la Tourte à l’état sauvage.
Outre ces quatre découvertes dignes de mention, sa «Liste d’oiseaux», ici commentée par le chercheur à Environnement Canada Jean-Pierre L. Savard, exposera d’emblée l’ornithologue de génie que fut Napoléon-Alexandre Comeau. Cet homme altruiste, généreux de son temps et de son savoir, n’est-il pas temps que le Canada reconnaisse sa contribution inégalable à l’ornithologie mondiale, d’autant plus que le Smithsonian Institute en offre les preuves indiscutable?
Par André Dion avec la collaboration de France Dumas Dion